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Le comité de parents de Mimosa victime d’abus de pouvoir

 

Dans les Maisons de naissance, la place des familles est souvent fragile. Présentement, l’existence même du Comité de parents de la Maison de naissance Mimosa à Lévis (CPM) est mise en péril par une administration qui ne préconise rien de moins que sa dissolution.

 

Le gouvernement québécois a pourtant entendu la demande des femmes d’avoir accès à une professionnelle de la santé qui réponde à leurs besoins et ce, en cohérence avec leurs valeurs. On parle d’une pratique qui s’exerce dans le cadre d’une relation privilégiée et égalitaire avec les femmes, dans la reconnaissance que les processus liés à la maternité appartiennent aux femmes.

 

Comment cette relation peut-elle s’établir de façon optimale si les femmes ne sont pas bienvenues à investir les lieux où elles mettent leur enfant au monde.

 

Rappelons que les sages-femmes qui ont mis sur pied les Maisons de naissance avec les familles qui souhaitaient leurs services ont transposé, le plus fidèlement possible, la pratique qu’elles exerçaient à domicile; parce que c’est celle qui leur vient directement des femmes et des familles qui ont demandé leur soutien.

 

Le Comité de parents de la Maison de naissance Mimosa (CPM), dont l’action exemplaire a été reconnue par l’obtention du Prix Aurore-Bégin, s’impliquait dans la promotion, l’organisation et l’évaluation des services de même que dans l’animation de la vie de la Maison de naissance depuis une quinzaine d’année.

 

Or, depuis près de deux ans, le CPM lutte pour sa survie; le CSSS du Grand Littoral, sous prétexte que le comité est une organisation non inscrite dans la Loi, soutient que le CPM n’a ni les compétences, ni l’autorisation de se prononcer sur des actes professionnels, ni le droit de promouvoir les services des sages-femmes de la Maison de naissance. Le CSSSGL ne reconnaît plus le droit au CPM de poursuivre l’animation communautaire destinée aux familles usagères à l’intérieur du cadre, et des murs, de la Maison de naissance.

 

Le CSSSGL s’est livré à ce que nous considérons de l’abus de pouvoir en :

  • Interdisant à l’équipe des sages-femmes de communiquer avec les membres du CPM;
  • En ordonnant la cessation de l’évaluation complémentaire des services que réalisait le CPM;
  • En faisant de l’intimidation avec des avis juridiques à propos du nom que se donne le CPM;
  • Enfin, en interdisant l’accès de la Maison de naissance aux rencontres du CPM.

 

Le CSSSGL cherche à cantonner le CPM dans le rôle le plus insignifiant possible. L’administration considère que le Comité des usagers du CSSSGL (18 membres dont 15 issus des CHSLD) constitue un espace tout à fait convenable pour la représentation des parents. Les manœuvres du CSSSGL se sont soldées par le sabotage de la relation de confiance qui s’était établie depuis des années entre les sages-femmes de la Maison de naissance et les familles qui s’y investissaient, une situation qu’on ne peut que déplorer et dénoncer.

 

Tandis que le ministère de la santé mandate son commissaire à la santé et au bien-être de « Prendre en compte les préoccupations, expériences et connaissances des citoyennes et citoyens... », des administrateurs offrent des espaces insuffisants et non adaptés aux citoyens qui veulent s’impliquer.

 

Des parents et des familles bénévoles s’essoufflent à lutter pour leur simple survie alors que leur engagement devrait être soutenu et que leur action devrait inspirer tout le réseau.

 

• Voir le dossier spécial sur la situation du CPM dans le MAMANzine Vol. 11 No 1, pp. 53 à 63 [PDF]